Sunday, November 11, 2007

Attaches

J'ai vécu presque toute ma vie dans cette ville. J'y suis arrivée enfant, et j'ai très peu de souvenirs d'avant. Adolescente, je me suis toujours promis de la quitter, cette ville où je m'ennuyais ferme. Je rêvais de la mer...
Je l'ai quittée, mais pas pour la mer... Et j'y suis revenue, nommez ça caprices du destin ou aléas de la vie.
Mes deux enfants y sont nés. N'y ont pas toujours vécu, mais y grandissent désormais.

Cette ville, je la parcours à pieds plusieurs fois par semaine. Mes enfants y vont à l'école, y ont des activités, des camarades, qui eux-mêmes ont des parents. Nous nous rendons dans les commerces, dans les restaurants, et comme nous sommes sympathiques, nous discutons avec tout le monde. A la médiathèque, où on fait pareil. J'ai fait des stages dans l'une des écoles. Je connais beaucoup d'instit. Je fais partie d'une association, où je rencontre du monde. Mes parents ont des connaissances, dont certaines que je connais plus ou moins vaguement.
C'est aussi la ville où résident encore certains anciens camarades de classe, que je croise de loin en loin (mais d'où je le connais, lui, déjà?).
Et puis il y a les vagues connaissances d'amis vaguement proches que vous n'avez vus qu'une fois (les vagues connaissances)

Et tout cela rend les choses terribles, voyez-vous.
Exemple, aujourd'hui.
Nous nous rendons à la commémoration du 11 novembre, au monument aux morts. Je reconnais des visages. Mais je ne sais pas qui c'est, ni si ce sont de vagues connaissances ou juste des personnes croisées plusieurs fois. Dois-je les saluer? Il me semble avoir eu au moins une discussion avec un vieil homme, en particulier, mais vraiment, je ne sais plus- je m'écarte donc un peu, nos regards ne se sont pas croisés, heureusement.
Pour certains, c'est plus facile: ils participent à la fanfare, ils sont donc de l'école de musique, merci l'uniforme! Je peux dire bonjour.

Courses rapides dans le petit supermarché du coin. Et zut, un de mes ex m'a repérée. Echange de bises, voiloù, excuse moi, je suis pressée (ce qui est vrai).
Ah, et puis l'instit de ma fille. Il m'a fallu quelques secondes pour le reconnaître, quand même - je ne l'ai pas vu souvent.
Bon, eux, c'était facile.

Nous rentrons, croisons une voiture, dont le conducteur nous fait un grand coucou, et moi aussi. Je le connais, j'ai même déjà discuté avec lui, mais qui c'est, bon sang de bonsoir? Heureusement qu'il ne s'est pas arrêté, j'aurais eu l'air fine.

Et c'est comme ça très fréquemment.

Connaître trop de monde tue la vie sociale, si vous voulez mon avis -parce que le "t'es qui, toi, déjà?" est plutôt mal venu... comme le fait de changer de trottoir avant d'être vue au cas où ce soit quelqu'un que vous êtes censée connaître, sauf que vous ne savez plus qui c'est.

Terrible, tout ça, isn't it?

3 Comments:

Blogger tirui said...

et ça ne va pas s'arranger en vieillissant, ma bonne dame !
(ce qui est terrible aussi ce sont les anciens élèves ils se souviennent toujours bien mieux de vous profs que vous d'eux élèves)

11:14 AM  
Blogger zora said...

Ca m'est arrivé au supermarché, un monsieur m'a dit bonjour, j'ai répondu, un "ca va ?" suivi d'un "ca va et toi ?"... je sais que je l'ai déjà vu, mais je ne sais pas qui c'est... bah, je me rassures en me disant que les gens importants, je m'en souviens :-)

11:25 AM  
Blogger LiliLajeunebergere said...

Tirui, d'où l'avantage de ne pas enseigner dans la zone où on habite... les "mauvaises" rencontres sont plus rares!

Eddie, oui, ça vaut mieux dans ce sens ;-)

2:17 PM  

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