Wednesday, October 04, 2006

Non..... Rien.....

Ce message aurait dû s’intituler mon hurlant, et par la même occasion, aurait traité d’un sujet qui emplit 90% de mon temps: mon hurlant, justement. Cette chose de 4 ans qui trouve toujours une raison de faire des crises de rage, du lever au coucher. Mon hurlant sur lequel se retournent les passants en me fusillant du regard et en s’apitoyant sur la pauvre malheureuse chose qui hurle et rampe à leurs pieds.

Mon hurlant….. Depuis le temps que je me dis qu’il faut que j’aborde le sujet ici…. Tout à l’heure, dans la rue, je songeais que c’était le jour où jamais, vu la scène que je supportais depuis 1 heure.

Et puis je l’ai vu. Il traîne en ville depuis quelques temps; il y a 2 ans, je suis allée lui parler avec une copine. Nous avons appris qu’il venait de l’est-je ne sais plus quel pays- que ses enfants habitent en France aussi mais ne veulent plus le voir. Sa maison, c’est la rue. Seule, je n’ose pas retourner le voir…Par timidité…C’est ridicule…. Et comme il ne fait pas la manche, je n’ose pas lui donner de l’argent non plus- peur qu‘il le prenne mal.
Nous sommes passés devant lui; nous avons rejoints ma sœur dans un snack où elle mangeait, un peu plus loin. Je suis ressortie aussi sec avec mon hurlant.

Lui, il s’était levé. Il a remonté la rue. S’est arrêté devant la porte du snack. A regardé le présentoir. S’apprêtait à continuer son chemin, lorsque je lui ai tendu un billet. Il l’a pris, sans hésiter (pourquoi ne l’ai-je pas fait avant?), m’a remerciée, et m’a dit « j’ai faim, vous savez, j’ai faim, c’est pour ça que j’ai regardé mais je ne pouvais rien acheter ».
Il s’est acheté quelque chose de chaud, puis est rentré dans une supérette un peu plus loin, en est ressorti, est allé plus loin, je ne sais pas où…. Je l’ai suivi du regard jusqu’à ce qu’il tourne le coin de la rue. Il marchait lentement, le dos courbé. Un homme qui a tout perdu, dont la vie tient dans un petit sac à dos. J’ignore ce qu’il a pu faire pour en arriver là, j’ignore pourquoi ses propres enfants lui ferment la porte au nez. Je sais juste qu’ aujourd’hui c’est un homme qui a faim et qui dort dans la rue. Seul, brisé.

Quelques minutes auparavant, j’aurais pleuré de rage à cause de mon hurlant. Là, j’avais les larmes aux yeux mais je n’arrivais pas à savoir pourquoi. J’avais mal à l’humain. Pour quelques minutes, mes problèmes avec mon hurlant m’ont paru si dérisoires.

Quelques minutes…. Après, mon hurlant a de nouveau rempli tout mon espace. Mais pendant quelques minutes, ça n’a plus eu d’importance.

3 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Les cris... ça passera (tu sais que j'en sais quelque chose) mais le reste, je crains que non.

1:55 PM  
Anonymous Anonymous said...

J'ai un hurlant de bientôt 4 ans, je comprends !!

Pour le monsieur, malheureusement, on ne peut pas faire grand'chose, sinon lui offrir un peu d'humanité en lui parlant...

7:03 AM  
Blogger LiliLajeunebergere said...

merci à toutes les 2 ;-)

12:18 PM  

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