Vendredi matin, l'inspection me demande de me rendre à l'école bidule, rue bidule.
Quel bol! je suis déjà dans la bonne ville, presque garée face à mon école de rattachement. Je me gare sur le côté, sors mon classeur, farfouille à la recherche des plans de villes, trouve la bonne ville, cherche l'école... gnégnégné a pas l'école, la rue alors? non, inconnue aussi... Bien bien bien, je rejoins la grande artère qui traverse la ville, avise un plan, me gare là où il y a de la place. Il fait moins 5 degrés, je suis gelée, le panneau aussi. Je déchiffre difficilement, tente de gratouiller à l'endroit supposé de l'école supposée... Je ne trouve toujours pas.... Maudit gel! Je ne tiens plus, retourne à la voiture.
Je démarre, roule dans l'avenue, zieutant tous les panneaux... Rien n'indique l'école. Tiens? un autre plan de ville, mais dans l'autre sens évidemment... Je parviens péniblement à faire demi-tour 2km plus loin, parviens péniblement à me garer, et constate avec satisfaction que ce panneau là n'est pas gelé - quel veinard, on ne peut en dire autant de moi.
L'école n'existe pas, la rue non plus.
Bien bien bien... Mon instinct me dit d'aller vers la piscine et le collège. Mon instinct est aidé ma ma modeste connaissance de la petite ville, bien sûr- je ne vois pas d'autre endroit possible.
Donc direction piscine, je passe devant, passe devant le collège, continue, je m'engage manifestement dans une zone de constructions récentes et même en cours...
Soudain, un panneau m'informe que l'école existe bel et bien! un seul panneau, hein, et qui indique une direction imprenable pour cause de travaux...
Bon, au moins, ce n'est pas une blague de l'inspection - vous savez, un genre de bizutage- me reste plus qu'à trouver. Je tourne en tous sens dans cette zone en travaux, où des gens habitent déjà - je les plains.
J'avise un ensemble de bâtiments totalement hétéroclites, je passe devant, tourne encore.... finis par baisser les bras et demande - toujours congelée soit dit en passant - à une dame qui dégivre sa voiture.
L'école, c'est une des parties de l'ensemble hétéroclite susmentionné. Pour y accéder, tourner à droite. Sens interdit, évidemment... je me remets à tourner en rond, laisse ma voiture en plan, continue à pieds, enfin c'est une façon de dire, je n'ai plus de pieds, des glaçons à la place.
Je me dirige vers le truc qui ressemble le plus à une école dans l'ensemble bizarroïde, et soudain, victoire! Je constate qu'il s'agit bien d'une école, et bien de l'école bidule! Bien sûr, c'est écrit pas du tout visiblement, sinon on repère trop facilement.
J'ignore par où pénétrer dans le lieu, y'a des portails en tout sens, j'avance au hasard, finis par frapper à une porte... tiens? une classe... Ah, je dois aller en face, bon... Ca y est, je suis dans l'arène...
Lors de la récréation (dehors, toujours pas moins 5 degrés, alors que je venais de me réchauffer), tout en grignotant une pomme d'amour et en sirotant un café, j'apprends que le quartier commence à sortir de terre depuis 3 ans, mais que c'est loin d'être fini, et que donc la mairie attend la fin des constructions pour éditer de nouveaux plans, avec en particulier mention de l'école - faite à la va-vite, tellement que personne n'a tenu compte du nombre d'enfants susceptibles d'y être scolarisés à terme.
Malgré cette petite mésaventure matinale, j'étais bien contente, c'était LE remplacement que j'attendais depuis la rentrée des dernières vacances. Le reste du temps, je suis dans mon école de rattachement, à couvrir des livres ou à me planquer de la directrice qui ne m'a plus à la bonne depuis qu'elle a constaté que je suis copine avec ses deux ennemies.... Dallaaaaaaaaaaaaaaaas, oui, c'est tout à fait ça, c'est impitoyaaaaaaaaaable!