Tuesday, August 29, 2006

Ce jour-là

Je suis allée au cinéma il y a quelques jours. C’est comme ça que j’ai su qu’un film sur les attentats du 11 septembre allait sortir. La bande annonce a même été passée 2 fois, au cas où on n'ait pas bien compris la première fois.

J’ai donc vu quelques images du film, copies conformes, si j’en crois ma mémoire, des images d’un documentaire passé à la télé un an après les attentats. Difficile d’appeler cela documentaire, en réalité…

Il s’agissait du reportage de 2 frères sur les pompiers New-Yorkais, qui filmaient juste ce jour-là, juste à cet endroit-là.

J’ai vu ce reportage-malgré-lui… Les images de l’impact, les pompiers qui courent, tentent d’évaluer la situation… Ils rentrent dans l’immeuble…Notre sang se glace… On sait ce qui va se passer…. On sait que la tour va s’effondrer sur eux…. On a envie de leur crier "Non, n’entrez pas! Ne montez pas! Sortez!" Mais on sait qu’ils vont entrer dans la tour, que certains vont monter, parce que eux, ils ne savent pas encore… "descendez, revenez!!!" Ils sont montés…D’autres sont restés au rez-de-chaussée… On entend les bruits des corps qui s’écrasent…"Sortez, vite!! Il est encore temps!" … On sait qu’ils ne sortiront pas mais on a tellement envie de l’espérer…Les pompiers qui tentent d’entrer en contact avec leurs collègues…Et soudain, le bruit… Nous, on sait…. Eux, ils ne peuvent que supposer…Quelques secondes de stupeur, les pompiers qui se statufient, se regardent, incrédules, et la fuite, la course, pour ne pas tout recevoir sur la tête…. Notre cœur s’arrête de battre…. On sait que EUX vont s’en sortir, puisqu’on visionne, un an après, ces images, tournées par le jeune cinéaste, mais eux ne le savent pas encore, qu’ils vont s’en sortir, s’ils courent assez vite…Et puis les gravats, la poussière…. Et les autres, ceux du dehors, qui cherchent, qui courent, qui crient…

Je vous le demande…A-t-on besoin d’un film sur ce jour-là, surtout reprenant exactement des images du reportage des deux frères (ça fait doublon.... mais les images d'origine ne rapportent pas assez je présume), reprenant la même trame, et même le personnage principal (l'officier pompier, incarné par Nicolas Cage, copie conforme du héros malgré lui du reportage, jusqu'à la moustache) et surtout après avoir vu ces images là, les vraies, qui vous frappent au coeur, qui vous liquéfient sur place?

A-t-on besoin de ce film pour savoir, quelques soient nos opinions sur tout ce qui a conduit à ces attentats, sur tout ce qui en a résulté, sur les Américains en général ou en particulier, a-t-on besoin de ce film pour SAVOIR que ceux qui étaient là, ce jour-là, ont vécu l’horreur et l’injustice?

Monday, August 28, 2006

Le cadeau invisible

J’ai eu 30 ans cet été, je les ai fêtés hier, avec un peu de retard.







(Ami lecteur, sauras-tu trouver le cadeau fabriqué et offert par Nana?)

Certains cadeaux ne figurent pas sur la photo, comme le roman la joueuse de Go parce que je l'ai reçu d'une amie au début du mois, que j’ai déjà fini de le lire et que je l’ai prêté à mon père, et une reproduction d’un tableau de Paul Klee parce que je n’arrivais pas à la faire tenir, un autre enfin parce qu’il est invisible. Celui qui me l’a offert est celui qui m’avait offert un cadeau empoisonné pour mes 20 ans.... L'amour puis la fuite, sans explication.

Oui je sais, ça fait mauvais roman de gare, et pourtant c’est bien 10 ans après, presque jour pour jour, qu’il m’a rendu la liberté, sans même le savoir.

Il a resurgi - comme il se plaît à le faire parfois- 2 fois cet été, et la deuxième fois, il y a quelques jours, je l’ai vu tel qu’il était: hypocrite, immature, lâche, menteur, sans coeur, bref minable, pour ne pas dire nullissime… Je n’ai même pas pris la peine d’achever notre conversation, j’ai éclaté de rire; tourné les talons, claqué la porte, définitivement, sans regret, et sans même pleurer sur ces années perdues.

Durant ces 10 années, j’ai su que notre histoire n’était pas finie et que j’étais amenée à le revoir. C’était une intime conviction, dès le début. La vie m’a donné raison car nos chemins se sont croisés plusieurs fois.
J’ai pris conscience ces derniers jours que cette ultime confrontation -oui, la dernière, je le sais- m’avait enfin libérée.

Ce n’est pas juste une page que j’ai tournée. C’est beaucoup plus fort que ça.
C’est un énorme poids qui s’est envolé. Un poids trop lourd à porter, et que j’ai pourtant supporté ces 10 années. Je n’avais pas réalisé à quel point j’avais passé tout ce temps à guetter cet homme, à l’attendre, à l’espérer…. Combien il m’avait manqué….Je n’avais pas compris que c’était à cause de ça que je fonçais tête baissée dans toutes les histoires qui n’avaient aucune chance d’aboutir, négligeant celles qui auraient pu marcher…. Juste parce que je n’avais que son image à lui dans la tête, et parce que notre histoire a toujours eu un goût d’inachevé….

Non, vraiment, je n’avais pas réalisé tout ça, et je n’avais pas imaginé le soulagement que m’apporterait la fin de cette histoire, maintenant que je suis libérée de l’attente, libérée du manque, ni comme tout m’apparaîtrait différent ensuite. Pour la première fois, j’envisage le fait d’aimer et d’être aimée en retour sans crainte, sans larmes aux yeux, sans boule dans la gorge; avec confiance.

Finalement, 30 ans, ce n’est pas si vieux….. La vie ne me fait plus peur.

Thursday, August 24, 2006

Jet directionnel

Tom-Tom est un petit garçon entouré au quotidien par 2 filles, une petite et une grande (la grande, c'est moi).

Du coup, il fait pipi assis sur les toilettes. En fait, il n'y a peut-être pas de lien direct, tous les enfants commencent assis il me semble, c'est plus simple.
Mais peut-être que naturellement, le papa va expliquer/montrer ou que sais-je comment utiliser son engin pour faire pipi debout. Enfin en tout cas nombre de petits garçons finissent par faire pipi debout. Ca paraît dans l'ordre des choses.

Les hommes font pipi debout, c'est un fait établi en France, solidement ancré dans les esprits, au point que certaines personnes -hommes comme femmes-s'offusquent parfois du fait que Tom-Tom fasse encore pipi assis. A terme, ça va sans doute gêner sa prise de conscience qu'il est un p'tit mec. Ca va frustrer sa virilité. Pauvre petit Tom.

Ceci dit, Tom-Tom aime bien dégainer son engin pour faire pipi debout, des fois. Dans la baignoire, ou dans la nature quand on n'a pas d'autre solution pour éviter l'inondation - l'accident, comme on dit souvent. Bon, moi ça m'énerve un peu, parce que c'est souvent 5 minutes à peine après qu'on ait quitté un lieu comportant des toilettes, et parce que c'est pantalon mouillé à tous les coups, justement parce qu'il ne maîtrise pas bien l'orientation et le débit, surtout au début et à la fin.

Ce matin, retour de piscine, envie pressante. Bon. Tom-Tom baisse son pantalon, son slip, prend son engin en main, très gentiment, je lui soulève le tee-shirt, Tom-Tom se débrouille bien, le jet sort loin des pieds, et d'un coup, je ne sais pas ce qui lui prend, il agite son truc dans tous les sens, de haut en bas, de droite à gauche, arrosant tout, et particulièrement la main de sa mère, que j'avais bêtement retirée au début des hostilités. Hostilités qui n'ont duré que 2 secondes, mais ça m'a amplement suffi pour pouvoir affirmer que Tom-Tom a bel et bien découvert une des options de son engin, option totalement inutile, si vous voulez mon avis.

Si j'utilise le mot "engin"exclusivement, ce n'est pas par pruderie, je connais plein d'autres manières de nommer le truc, mais j'ai peur de voir débouler les p*ervers si je les donne ;-)

Sinon, la maison sent le crumble et la confiture de prunes.

Sinon aussi, les vélos de Nana et Tom-Tom nous ont lâchés ce week-end :-(

Monday, August 21, 2006

Noeuds

Tom-Tom a attrapé la manie qu'avait sa soeur au même âge: il fait des noeuds. Pour le moment, il fait des noeuds essentiellement avec les cordes de ses bâteaux playmobil (mais pas que). Des noeuds que je mets 1/4h à défaire (il faut bien que je les défasse une fois de temps en temps).
C'est un petit garçon qui ne supporte pas les "au revoir". Qui ne supporte pas d'être séparés de ceux qu'il aime. Il faudrait qu'il vive dans une grande maison où tous ceux qui font son monde seraient réunis.
En attendant la réalisation de cet utopique projet, il fait des noeuds. Ces choses qui font des liens.

Sa soeur était pire: elle faisait des noeuds avec tout. Les lacets des chaussures, les fils de scoubidous (inutile d'attendre que les enfants sachent faire des scoubidous pour leur offrir des fils de scoubidous), les laisses des objets (chiens, trains...) que les enfants peuvent traîner, les fils des boîtes à musique, les écharpes, les bandoulières des sacs, j'en oublie, mais avec absolument tout. Parfois elle se servait des fils de scoubidous pour relier les chaises entre elles; nouait entre eux les lacets de chaussure de personnes assises côte à côte.

Ca me faisait songer à un album de Claude Ponti qu'elle affectionnait, qu'elle réclamait très souvent, Okilélé..... L'histoire d'un petit bonhomme rejeté par sa famille, et qui tente de réunir ses parents et ses frères et soeur autour de lui en faisant des noeuds....

Les noeuds..... Serait-ce symptomatique des enfants à qui il manque quelqu'un?

Saturday, August 19, 2006

Doudous

J'ai fait ces doudous aux enfants... Les 2 de gauche en début de semaine, les 2 autres aujourd'hui (il me reste juste à rajouter les boutons pour les yeux et la bouche).






















Heu..... oui, bon d'accord, mais d'abord, ce sont les tout premiers que je fais!
Et surtout.... les enfants les adorent et ne les quittent plus!

Friday, August 18, 2006

2 bonnes choses de faites

Je suis allée inscrire les enfants à l'école aujourd'hui. Cela fait près de 3 ans que nous habitons ici mais c'est la première année que les enfants iront à l'école en bas de chez nous! Malheureusement, Tom-Tom, qui rentre en moyenne section, n'a pas de place dans la maternelle dont je connais des instit.... Pour lui ça ne change rien, bien sûr.....Pas plus que pour Nana, qui rentre en CE1 dans une école dont l'extraordinaire directeur que je connaissais aussi a laissé la place à un autre.... C'est pour moi que ça aurait fait des repères!! Moi que ça aurait rassurée! Eux s'en sortiront... J'ai un peu le sentiment de les lâcher dans la jungle, de 7h15 le matin à 18h le soir....

Journée faste aujourd'hui, puisque nous avons définitivement donné notre voiture à mes parents.... Bon, ce n'est pas officiel, il y a des papiers à remplir, mais notre vie sans voiture commence bel et bien! Nana a le coeur vert, et répète à qui veut l'entendre que la voiture c'est ce qui pollue le plus alors heureusement qu'on ne va plus l'utiliser, hein! Et en plus elle est malade en voiture, c'est dire comme ça l'arrange.... Tom-Tom, lui, a une passion pour tous les gros engins avec un minimum de 2 roues, mais 4, c'est bien aussi..... Savoir que nous allons désormais utiliser vélo, bus et train le ravit!

Il ne nous reste qu'à tailler les crayons et acheter un nouveau vélo pour Nana, et nous sommes parés pour la rentrée!

Je cherche des p'tits surnoms pour mes enfants, je ne suis pas convaincue par Tom-Tom et Nana, toutes les suggestions sont les bienvenues!

Tuesday, August 15, 2006

Cartons

Depuis quelques temps, je m'occupe des photos en souffrance. Près de 4 ans de photos éparses, que je réunis patiemment dans des classeurs, en tentant de retrouver l'ordre chronologique.

Une période que j'affectionne toujours de retrouver pas le biais des photos, c'est celle où les enfants et moi avons emménagé dans notre appartement. Nous n'avions pas grand chose, juste l'essentiel: l'électroménager, les lits, les vêtements, les livres et les jouets (ce qui n'est déjà pas mal quand même). En regardant les photos, je me trouve plongée en arrière, lorsque nous mangions sur des cartons. Les enfants rigolent sur ces photos. Moi aussi, j'étais heureuse. Je recommençais. Nouveau départ. J'ai le sentiment d'être toujours sur la ligne de départ, sans doute parce que je ne suis pas encore sur la ligne d'arrivée, mais malgré tout, depuis cette époque où j'avais fait une cabane en carton et un tunnel en carton aux enfants, où la table était de carton, où nous ne mangions jamais au même endroit - parfois la cuisine, parfois la salle à manger, où les jouets traînaient dans toute la maison, où j'étudiais pliée en deux sur le canapé, depuis, donc, nous avons pris nos marques dans la maison, j'ai acheté une table, et des bacs pour ranger les jouets. J'ignore si c'est mieux ou pas, je ne pense pas que ça nous ait rendus plus heureux, mais nous avons apprivoisé un peu le confort.

Mon blog aujourd'hui est dans le même état que mon appartement lorsque nous y avons emménagé. Brouillon, inachevé, mais joyeux. Alors j'espère que dès à présent, vous allez vous y inviter.