Monday, November 20, 2006

Ca continue

ici

Sunday, November 19, 2006

Adieu petit sac à dos

Que faites-vous lorsque vous trouvez dans un parking ou en bas de l’ascenseur d’un immeuble un petit sac à dos Batman contenant quelques vêtements de petit garçon et un cahier avec tampon de l’école maternelle située à quelques dizaines de mètres de là et nom et prénom du petit garçon à qui tout ceci appartient?

Non ne dites rien, je sais, vous êtes des personnes bien, amis lecteurs.
Vous habitez peut-être l’immeuble où réside ce petit garçon, vous avez repéré son nom sur la boîte aux lettres, vous y glissez un mot, « retrouvé le sac à dos, vous pouvez venir le chercher à tel étage », ou même vous le rapportez carrément.
Ou alors, vous ne savez pas où habite ce petit garçon, alors vous rapportez le sac à l’école, à quelques dizaines de mètres de là.

Tom-Tom a perdu son sac à dos mardi en fin d’après-midi, soit sur le parking, soit juste à côté de l’ascenseur, alors qu’il était avec ma mère. Il est porté disparu. J’habite un quartier où on garde jalousement ce qu’on trouve, qu’il y ait un nom ou pas.

Un quartier où je me dépêche de passer sous les ponts pour ne pas recevoir de crachats d’en haut.
Un quartier où je me fais appeler mémé par des imbéciles de 15 ans - ce n’est pas qu’on m’appelle mémé qui m’agace, mais que ça soit une insulte et qu’on se permette d’en user dans la tête des inconnus dans la rue, gratuitement.
Un quartier où une fille est une femelle ou une gazelle.
Un quartier où on se fait asperger de coca en passant.
Un quartier où rares sont les moins de 30 ans qui en valent encore la peine.
Un quartier dont certains aspects me manqueront, malgré tout, lorsque j’en serai partie.
Parce que non, je ne peux pas, je ne veux pas rester là, dans cette ambiance si moche où le respect de l’autre ne signifie plus rien.

Et j’ai mal au bide pour le sac de Tom-Tom l’angoissé.

Prévu/imprévu

Une naissance à quelques jours du terme, un petit bébé tout neuf qui flotte dans ses vêtements trop grands, un allaitement d'ores et déjà raté grâce au personnel de la maternité, mais de l'amour, beaucoup.

Une maîtresse qui apprend un lundi qu'elle a obtenu sa mutation et qu'elle doit plier bagage le vendredi. Un Tom-Tom triste de devoir renoncer à une enseignante qui lui a tant apporté en si peu de temps.... Il a choisi un beau collier à lui offrir en remerciement, nous avons fait un gâteau.... Un baiser en retour, et voilà, c'est fini.... Le nouveau maître arrive lundi-hé oui, un homme, c'est rare en maternelle mais ça arrive!

Prévu, imprévu, deux aventures qui commencent...

Thursday, November 16, 2006

Une lettre

Oui, une lettre.
Je ne sais pas vous, mais dans ma boîte aux lettres postales, je ne reçois plus que des factures, des pubs, des pubs, et des factures.
Lorsque j’ai découvert cette lettre au milieu de l’épuisante paperasse habituelle, j’ai vraiment été très surprise.
Plus l’habitude, d’une écriture manuscrite sur une enveloppe.
Plus l’habitude, de retourner l’enveloppe pour chercher l’expéditeur.
Plus l’habitude, de découvrir le nom d‘un être aimé.
Une personne qui a préféré oublier le net le temps d’une lettre. Une lettre de réconfort.
Ce sont les meilleures.
Dommage qu’elles se fassent si rares…
Plus qu’à laisser le clavier et à prendre ma plume pour répondre….

Wednesday, November 15, 2006

La télévision.....

Pendant longtemps, nous n’avons pas eu la télévision. Ou plutôt, nous avions bien un poste, mais pas d’antenne. Un poste combiné avec un magnétoscope, prêté par des amis. Nous regardions des cassettes, point.

Un jour, je me suis vue offrir à mon corps défendant une graaaaaaaaaaaaaaande télé puis dans la foulée un magnétoscope et un lecteur DVD. J’ai encore mis des mois à acheter un câble d’antenne, autant à avoir l’idée de le brancher. C’est fait depuis juin dernier. Les enfants sont contents. Moi aussi, les soirées étant un peu longues parfois.

Ma fille a pris l’habitude, les matins sans école, de venir me voir pour savoir " si c'est l’heure". J’ouvre péniblement un œil, puis le deuxième, je tends le bras vers mon téléphone portable, je vérifie l’heure…. Souvent il est 7 h passé de quelques minutes, alors ok, vas-y, et moi je roupille encore un peu.
Il lui est arrivé- très rarement- de se lever un peu plus tôt, je la renvoie au lit, mais je sais qu’elle lutte, lit…. De peur de louper ses dessins-animés.

Tôt ce matin, elle est venue se blottir contre moi. Elle toussait. Au bout de quelques minutes, elle m'a demandé: est-ce l’heure? Je n’ai pas vérifié, j’avais l’impression que le jour se levait, à travers les volets. Vas-y. Et je me suis rendormie d’un sommeil de plomb.

A un moment, j’ignore combien de temps après, je l’ai entendue aller aux toilettes. J’ai regardé l’heure.
6h05!!!!!

Aaaaargh!!! Mais depuis combien de temps est-elle debout??? Je lui explique que c’est la nuit, qu’elle soit aller se recoucher. J’éteins la télé, mettant un terme à l’aventure d’un petit indien d’après ce que j’aperçois.
Vous croyez que l’histoire est finie? Pas du tout! Elle a lutté, lutté!!! Est revenue 40 fois à la charge, je lui répondais en dormant, elle a fini par insister tellement en pleurnichant - l’heure était grave, faut dire, elle allait louper ses dessins animés! qu’elle en a réveillé son frère.
Alors, je me suis levée, et j’ai débranché le câble.

Je suis intraitable sur le sujet du sommeil, qu’elle se réveille avant les poules et s’interdise de se rendormir pour regarder les dessins animés, c’est hors de question.

J'ai passé la journée à m'en vouloir de ne pas avoir vérifié l'heure - c'était bien la première fois que je ne le faisais pas.

Fin d’une aventure! La télévision, ce n’est décidément pas pour nous….

Sunday, November 12, 2006

Gros, mes chats?

Le verdict est tombé de la bouche du vétérinaire.
Mes chats sont trop gros, ils doivent être mis à la diète, avec croquettes spéciales surcharge pondérale du chat.

Gros, mes chats, pffffffffffffff..... Bande de jaloux! Un petit peu enveloppés, c'est tout!

Franchement, vous les trouvez gros, vous?



Saturday, November 11, 2006

Une vie

Il a 69 ans ce jour. 69 ans d’une vie un peu ratée. Son fils aîné n’appellera pas, fâché qu’il est contre lui depuis des années.
Souvent, il fait la tête le jour de son anniversaire, il n’aime pas se voir vieillir. Ce n’est pas un homme facile, surtout au quotidien, surtout pour sa famille, mais il a un fond infiniment bon.
Il a un comportement un peu bizarre et peu de personnes le supportent.

Aujourd’hui, il a 69 ans, et sa femme, qui le déteste, n’a surtout pas le temps de lui faire un gâteau. Son benjamin, qui vit toujours avec eux, a eu mieux à faire en ce jour où précisément, il n'avait rien de mieux à faire. Lui n’a pas l’idée d’en faire un. D’ailleurs sa femme a dit qu’on fêterait le lendemain samedi, c’est plus pratique. Mais sa fille cadette n’est pas disponible, finalement. On va faire ce soir à la va-vite. Sa fille aînée arrive, prévenue au dernier moment. Elle avait proposé de faire un gâteau vite fait, mais finalement n’avait plus d’œufs. Elle fouille le congélateur: des bacs de glace! On plantera les bougies dessus, propose-t-elle, ça tombe bien, il faut mieux une glace qu’un gâteau après une raclette.

Sa fille cadette pose le parquet dans sa maison toute neuve - l’a-t-elle jamais remercié pour tout l’argent qu’il lui a donné pour réaliser ce rêve? S’en souvient-elle seulement? Elle arrive 1h après tout le monde, s’installe à table avec son mari, se souvient soudain qu’elle ne l’a pas salué, lui, le père, le fait du bout de la table, en rajoutant « bon anniversaire », quand même, c’est vrai qu’on est là pour ça.

Son petit-fils ne peut attendre, lui offre le cadeau qu’il lui a fabriqué: un cadre joliment décoré. Personne n’y fait attention, sauf la maman du petit-fils, cette fille aînée qu’il a tant fait souffrir sans le réaliser. Elle essaie de détourner la conversation sur l’événement du jour, mais il y a tellement plus important dans la vie des autres.

Il ne dit rien, il attend. Sa femme sort les bacs de glace dans l’indifférence presque générale, ne met qu’une bougie, les discussions croisées sur tout et rien continuent, sous l’œil navré de sa fille aînée. Il ne dit rien, il attend. Le bac est placé devant lui, tout le monde s’interrompt enfin pour chanter la fameuse chanson, la formalité accomplie, ils retournent tous à leurs blabla. Sa petite-fille et sa fille aînée lui offrent à leur tour leurs cadeaux. Un autre cadre décoré, une carte pleine d’amour d’une petite-fille à son papy, des pots de confiture rare.

Rien d’autre.
Rien d’autre.

Personne d’autre n’a pensé à lui.

Une vie ratée.

Mon père.

Tuesday, November 07, 2006

Le principe de la dernière goutte

Aujourd’hui, ne me demandez pas pourquoi, c’est un secret, je me suis retrouvée face à une horde de minus de 8 ans, qui attendaient leur heure de cours de natation assis sur un banc au bord de la piscine, en maillot de bain. Comme les maîtres nageurs ne sont pas tous des sadiques, ils permettent aux enfants d’attendre le dernier moment pour passer à la fatidique douche. Ils étaient encore secs, donc - c‘est important pour la suite. Un certain nombre d’entre eux a émis le souhait d’aller aux toilettes assouvir un besoin urgent. 5 minutes après le défilé aux toilettes, je me suis retournée vers la bande, et j’ai pu distinguer d’un seul coup d’œil pouffant de rire - oui les yeux pouffent de rire parfois, les petits garçons qui s’étaient rendus aux toilettes de ceux qui n’y avaient pas été; alors que pour les petites filles, la distinction était impossible à faire.
C’est alors que j’ai compris le principe de la dernière goutte et l’intérêt pour les représentants du sexe masculin de secouer l’engin avant de le lâcher.

Oui, c’est tout, et je sais, c’est très fin comme note.

Monday, November 06, 2006

Aux fans de la Star'Ac' (et aux autres)

Vendredi dernier, à l’heure où les starlettes de l’émission se produisaient en direct à la télévision, à 3 km du château où ils se prélassent, une quarantaine de gamins -quarante seulement, qu’ont fait de leurs vacances les milliers d’autres qui habitent la ville? - une quarantaine de gamins, donc, dont la mienne, montaient sur scène pour présenter leurs œuvres picturales et scéniques produites 6 après-midis durant sur le thème de l’Australie. Dans des conditions pas évidentes puisque l’entrée de la médiathèque-salle de spectacle-centre culturel, lieu où ils avaient travaillé et répété jusque là, avait été forcée et brûlée la nuit précédente.

Ce soir là toujours, pendant que les gugusses faisaient leur show, mes enfants ont assisté à un magistral feu de voiture qui les a paniqués. Les voitures qui flambent ici, c’est aussi fréquent que les bennes à ordures qui brûlent, mais c'est la première fois que nous étions à la première loge.

Pendant que ces post-ados starisés pleurnichent pour des broutilles - personne ne les a forcés à rentrer dans ce château - les gamins d’une des écoles de la ville ont grelotté toute la journée dans leur classe et ont dû travailler en manteau - pas de chauffage, les prof préconisent de gros pulls voire 2 l’un sur l’autre pour demain.

Je sais, ces enfants sont bien moins malheureux que des millions d’autres dans le monde. Il est totalement inadmissible que des enfants meurent aujourd’hui de faim, faute de médicament ou parce qu’ils font partie des dommages collatéraux des trop nombreuses guerres qui agitent la planète. Ca l’est aussi que des enfants subissent les conséquences des guérillas urbaines et soient privés de chauffage, et ça devient grotesque dans une ville qui accueille une émission de télévision hyper connue, hyper suivie, hyper surmédiatisée dans son château.

Voilà, vous savez tout, j’habite dans la ville de la Star ac, jusqu’ici cette émission m’était totalement indifférente, aujourd’hui elle me met en colère.