Monday, October 30, 2006

Ballade

Cogitations intenses..... Pas sûre qu'il en sorte du bon...Pour la peine, voici quelques souvenirs de ma ballade en solo cet après-midi.



































































































Sunday, October 29, 2006

Un coin pour soi

Jusqu’ici -jusqu'à avant-hier pour être précise, mes enfants avaient pour chambre les meubles que j’avais étant petite: mon lit et celui de ma sœur, notre armoire et notre secrétaire, ainsi qu‘une petite bibliothèque trouvée dans la rue et repeinte avec amour. De quoi mettre les vêtements et une partie des livres- les jouets ayant trouvé refuge dans une pièce pompeusement appelée « salle de jeux », ça paraît curieux mais étant donné la configuration de l’appartement il n’était pas envisageable de faire une chambre de cette pièce sans porte.

Il y a plusieurs mois, j’ai réalisé que Nana n’avait même pas un endroit où poser ses babioles. Le secrétaire était envahi par tous le matériel de peinture, perles, plâtre… La petite bibliothèque par les livres… Impossible de fixer des étagères aux murs en béton. Le problème s’est fait plus pressant lorsque Nana a formulé le besoin qu’elle avait -que j’avais pressenti avant elle- d’un petit coin pour elle. Quant à Tom-Tom, il a besoin de tous ses grigris pour s’endormir: selon les soirs, ses chevaliers, ses super héros, ses motos, ses livres… qui tombent au fur et à mesure sous le lit.

Après moult réflexions, mais pas trop quand même, j’ai remplacé mes meubles d’enfance -partis chez ma sœur pour ses enfants à venir- par deux lits hauts, sous lesquels sont glissés des matelas: les enfants peuvent choisir où ils dorment (en haut ou en bas), et j’aime bien l’idée que leur lit du dessous fasse comme un petit nid douillet, une petit cabane confortable. Et surtout, on peut balancer les milliards de peluches dans le lit inoccupé!
Nana a récupéré la petite bibliothèque repeinte avec amour lorsque je l’attendais - les livres ont atterri dans une autre bibliothèque à l’extérieur de leur chambre- et Tom-Tom une sorte de bibliothèque faite de quatre cubes qui supportait la télévision jusque là. Il était fou de joie devant son coin, qu’il a astiqué avec soin - un vrai petit homme des logis- et aussitôt encombré de ses jouets fétiches. C'est mon coin à moi, répétait-il en boucle.

Les lecteurs perspicaces se seront aperçus que dans l’affaire, les vêtements et la peinture ont été escamotés. Non, je vous rassure, ils ont simplement valsé dans mon armoire, grande heureusement, mais quand même là, ça déborde… Tant pis, c’est pour la bonne cause!

La blague du jour: quel est le comble pour un homme divorcé? Demander son ex-femme en pacs et colocation...

Friday, October 27, 2006

"Dis, maman

quand aurons-nous un bébé?"

Je n'ai pas trop su comment interpréter la question: quand aurons-nous un bébé toi et moi? ou quand y aura-t-il un bébé dans cette maison?

Un jour peut-être, Tom-Tom.... J'aurai peut-être un bébé avec mon amoureux - que je n'ai pas à l'heure actuelle. Et toi tu auras un bébé avec ton amoureuse quand tu seras grand, si tu veux.

"Oui mais je n'aurai pas de bébé dans mon ventre!"

Ah bin non, hein, chaque chose à sa place!

Cette conversation fut l'occasion pour moi de réaliser à quel point l'idée de ne pas avoir d'autre enfant n'est plus une souffrance. Pendant longtemps, ce fut LA finalité de ma vie, et je n'envisageais que difficilement la ménopause et l'absence de sens que ça donnerait à ma vie: ne plus pouvoir enfanter!
Aujourd'hui, je regarde les enfants pour ce qu'ils sont: des êtres à qui nous donnons la vie, non des choses qui doivent combler la nôtre.
Bien entendu, j'ai été élevée selon la deuxième pensée, et j'ai eu beaucoup de mal à devenir quelqu'un. Permettre aujourd'hui à mes enfants de grandir pour eux-mêmes, me donner le droit de ne pas en avoir d'autres, ce sont des victoires immenses.

Thursday, October 26, 2006

Auprès de mon arbre...

Auprès de mon arbre, chantonnait Tom-Tom hier matin -toujours une mélodie à la bouche, celui-là.

Auprès de mon arbre, je vivais heureux, disait Brassens.

Drôle de coïncidence, cette chanson, avec tout ce qui trotte dans ma tête depuis quelques jours.

Leurs arbres, mes récents ancêtres ont dû les quitter. Depuis plus d'un siècle, mes aïeuls bretons, normands, auvergnats, ont quitté Carhaix, Le Havre et La Chabanne pour échouer, après des escales diverses -Nantes, la Guadeloupe et Madagascar pour ne citer qu’eux, en région parisienne. Je suis d’ailleurs, en cela, typiquement francilienne. Typiquement francilienne également avec mon souhait d’en partir.

Les proches du père de mes enfants n’arrivaient pas à concevoir cela: que je sois « de nulle part ». C’est quoi, être de quelque part? Qu’est-ce que cela représente pour moi qui suis née dans une région où je n’ai pas remis les pieds depuis mon premier anniversaire, qui a vécu ici et ailleurs avant d'atterrir en région parisienne, qui lui a fait une infidélité de 2 ans? Pour moi dont les parents n’ont pas non plus grandi là où ils sont nés, et ainsi de suite sur plusieurs générations?. Aucun de nous n’est né là où ses parents ont vu le jour. Alors un arbre, dans tout ça?

Dans quel état d’esprit étaient mes aïeux lorsqu’ils ont quitté le leur? Que cherchaient-ils? Un ailleurs meilleur sans doute, dans un monde en pleine mutation, ou une envie d‘aventures… Avaient-ils le cœur serré ou au contraire rempli d’allégresse?

Avoir un arbre quelque part, c’est être ancré dans ce lieu, et depuis quelques mois, je comprends que je suis plus liée à cet endroit que je le croyais. Je suis heureuse que mes enfants y fassent leur trou. Qu'ils aient un arbre.

Mais non, décidément, pas ici, pas comme ça. Pas dans cette environnement tout de haine et de violence. Nous allons donc tenter notre chance ailleurs, comme l’ont fait ceux qui m’ont précédée. En gardant à l’esprit que quelque soit l’endroit où je m’installerai, je ne serai jamais tout à fait satisfaite. Jamais tout à fait chez moi. Parce que, je crois, ça fait simplement partie de ma personnalité. J'ai toujours eu envie de partir, mais j'ai toujours su que je ne me sentirais jamais nulle part totalement bien, indiscutablement chez moi.

Mais auprès de notre arbre, nous vivrons toujours heureux. Parce que notre arbre, c’est nous trois, où que nous nous enracinions.

Wednesday, October 25, 2006

Chanson

Vent frais
Oué, fatalement, on est fin octobre

Vent du matin
De très tôt le matin je dirais…. Trop tôt même… 4h30 c’est pas une heure pour être réveillée

Vent qui souffle au sommet des grands pins
Par chez moi, il souffle plutôt au sommet des immeubles, mais bon...

Joie du vent qui souffle
Ah non alors, le vent frais du matin n’est pas du tout joyeux, surtout lorsqu’il souffle foooooooooooooort et que vous vous demandez comment vous ferez pour rouler sur votre fier destrier à 2 roues dans quelques heures - parce que je vous rappelle que ça vous a réveillé très tôt tout ce bazar.

Allons dans le grand
vent frais

En plus c’est une chanson qui tourne en boucle… Bon moi c’est décidé, je ne vais nulle part, je fais la grève du temps.

Monday, October 23, 2006

La dure vie des superhéros

Damned.....Tom-Tom m'a eu.....






























(Je sais.... j'ai encore oublié de prendre mes pilules roses)

Sunday, October 22, 2006

Choix...

Comment sait-on qu’on fait le bon choix, lorsqu’on en a un à faire?
Après coup, le plus souvent…. Lorsque les dés sont déjà jetés….

J’ai souvent fait le mauvais choix. Ce n’est pas grave lorsqu’on rebondit, ça l’est plus lorsque les enfants en pâtissent.

Je me trouve aujourd’hui, une nouvelle fois, face à des choix importants à faire. Et ce qui rend plus difficile encore le choix que j‘ai à faire en urgence -faire changer les enfants d‘école pour la rentrée de novembre ou non?, c’est que dans chacune des 2 possibilités qui s’offrent à moi, un de mes enfants sera lésé.

J’ai décidé également de quitter la région parisienne. J'en rêve depuis que j'y habite ou presque. Partir, et, ce qui est nouveau, partir vite, n’importe où…vers un ailleurs que je ne connais pas du moment que c'est loin d'ici et d'ici peu de temps. Comment savoir si je fais bien? Si notre vie ne sera pas plus compliquée? Si ce qu’on gagnera là-bas vaudra le coup de perdre ce qu’on a ici?

Peut-être devrais-je arrêter de fuir sans cesse... Mais dans ce cas précis, ferais-je bien de ne pas fuir?

Bon, c'est assez pour ce soir.... je vais me saoûler pour oublier.... Heu.... Téquila ou bière?

Saturday, October 21, 2006

Foutus!

Le soir, Tom-Tom aime s'endormir près de moi. Parfois même contre moi. Il lui arrive encore très fréquemment de me rejoindre la nuit. (En réalité, il faut voir les choses dans l'autre sens: il lui arrive de plus en plus fréquemment de passer la nuit entière dans son lit.)

Il faut dire qu'il a des antécédants. Pensez donc! Pauvre gosse! Je l'ai allaité beaucoup trop longtemps et je l'ai cododoté. Pauvre Tom-Tom, que j'empêche de prendre son autonomie depuis sa naissance! A 4 ans, il devrait pourtant déjà subvenir à ses besoins non?
En plus, j'ai pas de bol, j'ai aussi essayé d'empêcher ma fille de prendre son autonomie mais elle a fait de la résistance: elle s'endort seule dans son lit, ne me rejoint plus du tout, est complètement épanouie, développe une vie sociale indépendante de la mienne.... Son petit frère prend le même chemin: un jour il se passera totalement de moi alors que j'ai toujours tout fait pour l'en empêcher.

Je n'ai pas le courage, comme A l'ouest, de demander conseil à monsieur Ruffo, je sais trop ce qu'il me répondra: mes gosses sont irrémédiablement foutus, en plus j'en ai 2 (il préconise l'enfant unique) ils ont moins de 7 ans d'écart (parce que si on a plus de 1 enfant, il faut qu'ils aient 7 ans d'écart, heureusement que Ruffo est là) et surtout j'ai pas de vie sexuelle (préconisée aussi par Ruffo, encore merci).

Foutus je vous dis, plus rien à faire.

C'est ce à quoi je songe le soir lorsque Tom-Tom s'endort auprès de moi, comme l'a longuement fait sa soeur. Qu'un jour, il ne le fera plus; qu'il faut profiter de chaque âge de son enfant; que nos enfants grandissent de toute façon, lorsqu'ils se sentent aimés et en confiance.

Et que monsieur Ruffo n'a pas dû souvent caresser la tête de son enfant qui s'endormait pour vendre ainsi ses idées pleines d'amertume.

Tant pis pour lui.

Thursday, October 19, 2006

A deux, c'est mieux.

Ce matin, j'ai fait une chose dont je ne suis pas fière.

J'ai jeté mes enfants à la garderie, comme ça, j'ai ouvert la porte, fait entrer mes enfants, et je suis repartie.
Bon, j'avais mes raisons, entre l'alouette gentille alouette que chantait Tom-Tom au lieu d'enfiler ses chaussures et le dixième bracelet que Nana se passait au poignet, sans compter le parfum à se pchiter pour sentir bon, j'étais sur le point de louper mon train.

Quand même, me suis-je dit après en attendant mon train -oui parce que du coup, j'avais 3 minutes d'avance-, quand même, commencer la journée en chanson et en parfum, quoi de mieux? Surtout que ça nous fait nous quitter pour la journée avec le sourire.

Ce matin, stressée à l'idée de louper mon train (ceci dit j'en ai un autre 10 minutes après), je ne leur ai même pas dit au revoir, même pas souhaité une bonne journée, je ne les ai même pas embrassés. Je me suis retournée, quand même, et la dernière image que j'aie eu d'eux, c'est celle de deux petits coude à coude dans l'adversité. Un peu tristes d'avoir été largués sans ménagement par leur mère, sans doute, mais ensemble. Et affronter le monde lorsqu'on est deux, c'est moins effrayant, surtout lorsque le monde ne tourne pas rond.

Monday, October 16, 2006

Assis sur le rebord du monde

Nous avons choisi notre riz, notre boisson, Nana et moi voulions nous installer à l’intérieur, Tom-Tom à l’extérieur. Il a même choisi sa table, à 5 mètres de celle que Nana et moi avions élue. Je ne suis pas assez courageuse pour affronter la fraîcheur moite de ce début d’automne. Manger à l’intérieur ne change pas grand chose, puisque les portes fenêtres sont ouvertes en grand sur le minuscule fast-food asiatique, mais quand même.

« Je préfère ici, mais va manger à l’autre table si tu le souhaites. »

Le bonhomme ne se démonte pas; je pose son verre et son assiette sur sa table. Tel qu’il est, il nous tourne le dos. Je le trouve très touchant: tout en mangeant tranquillement, il regarde les passants, nombreux à cette heure, dans cette rue piétonne. J’imagine que plus d’un va venir interroger cet enfant tout seul, lui demander où sont ses parents, mais aucun n’a un seul regard envers lui. Aucun, sauf les 2 amis qui à 5 minutes d’intervalle reconnaissent Tom-Tom et s’arrêtent pour nous saluer et rester un moment avec nous. Nous serions passés les uns à côté des autres aujourd’hui, si Tom-Tom n’avait décidé de s’asseoir sur le rebord du monde.

Sunday, October 15, 2006

Un peu de musique

J'écoute toujours cette chanson les larmes aux yeux. Et je ne peux m'empêcher de l'écouter plusieurs fois de suite.
On entend ce qu'on veut d'une chanson. On l'interprète à notre manière, en lien avec certains événements de notre vie.

Je suis devenue mère pour la seconde fois après un chemin douloureux, un jour de larmes. Cette chanson trottait dans ma tête avant la grossesse. Pendant. Et après, mais bien après, lorsque j'ai su trouver les mots pour notre histoire, celle d'une rencontre espérée et manquée, d'une adoption douloureuse - parce que malgré les liens du sang, il nous a fallu nous adopter- mais une adoption qui s'est faite malgré tout.

J'en ai fait du chemin pour aller jusqu'à toi
J'en ai fait du chemin je suis là ce soir
J'attendais ce moment et maintenant voilà
Les mots qui s'étranglent au fond de ma guitare
Les rendez-vous d'amour on croit que c'est facile
On a fixé le jour, on compte les heures

Mais tu es là, tu es là, tu es là au rendez-vous
J'oublie tout

(...)

Si certains mots d'amour ne passent pas ma bouche
J'espère qu'au fond de toi tu vas deviner
J'en ai fait du chemin pour aller jusqu'à toi
J'attendais ce moment c'est le dernier pas

J'en ai fait du chemin pour aller jusqu'à toi
J'attendais ce moment et maintenant me voilà
Qu'importe le décor et qu'importe le droit
J'en ai fait du chemin et c'est le dernier pas

Pierre Bachelet

Thursday, October 12, 2006

Bazar organisé

Je fais partie de cette population de personnes qui vivent dans un bazar organisé. Ceci dit, chez moi, le bazar n’est pas forcément organisé.
La preuve, cette anecdote qui remonte à quelques années: je cherchais ma montre, et soudain ma fille - environ 4 ans à l’époque - me la sort de sa poche, toute fière. « Mais ma chérie, tu ne dois pas prendre ma montre! - oui mais je savais que tu allais la chercher, comme tu la perds toujours, alors lorsque je l‘aie vue, j‘ai préféré la mettre dans ma poche pour que tu ne la cherches pas. »
A ma décharge, c’était une époque assez effroyable de ma vie sur ce plan là. C’était dans l’année qui a suivi mon second accouchement et la séparation d’avec le père des enfants. De manière ultra sincère, complètement malgré moi, presque indépendamment de moi, j’oubliais tout dans la seconde. Tout: les rendez-vous, les appels urgents à passer, les papiers encore plus urgents à remplir et renvoyer. Je n’y pouvais rien.

Je me suis nettement améliorée depuis. Enfin à peu près. Disons que c’est juste moins pire. Je suis encore capable d’oublier de passer les coups de fils importants, de remplir les papiers, mais j’arrive à ne plus laisser passer la date - enfin pas de trop. Par contre, je fais toujours des montagnes de papiers divers. Lorsque je m’y mets une bonne fois pour toutes, et que la montagne disparaît, je suis tellement heureuse que je me promets que je ne me laisserai plus aller… Mais kepouic, oui…

J’ai honte mais je suis comme ça au boulot aussi. Mon boss était à la recherche de 3 dossiers égarés depuis 3 semaines -rien d‘urgent rassurez-vous…. Je les couvais tous les 3.… depuis, lorsqu’il cherche un truc, il ne cherche plus.

Mais depuis quelques temps, j’ai un truc qui fonctionne bien. J’ai un cahier pour le travail, un carnet pour le reste. Je note tout, tout, tout, et je réalise à quel point c’est essentiel: j’oublie vraiment tout, plus dans la seconde quand même, mais dans la minute facile. J’atteins un sommet de bonheur incommensurable lorsque je raye une des tâches accomplies. Il m’en faut peu, je sais, mais j’ai tellement le sentiment d’avoir fait des progrès grâce à ça. A condition, bien sûr, d’avoir toujours un stylo sous la main -hum- et de ne pas égarer le cahier du boulot sous mes montagnes -re hum.

Aujourd’hui, j’attendais une visite importante pour moi, du coup en quelques minutes j’ai pu revoir la couleur de mon bureau. Bon, j’ai un peu tout caché dans les placards, mais promis, je range tout bien comme il faut demain.

Ou lundi.

Wednesday, October 11, 2006

Devinette remonte-moral

Petit moral ces derniers jours…. Le sentiment que le bateau prenait l’eau de tous les côtés…
J'ai essayé d'en parler ici mais je ne ponds rien de cohérent.

Heureusement, je lis un livre formidable en ce moment, dont je vous donne un extrait:


Il frappe le tronc rugueux de sa main ouverte: « Vous voyez bien que c’est une grosse corde, le tronc de l’arbre. Il y a même de nœuds dedans, quelques fois. Les torons de la corde se desserrent à chaque bout pour s’accrocher au ciel et à la terre. On les appelle des branches en haut et des racines en bas. Mais c’est la même chose. Les racines cherchent leur chemin dans le sol de la même manière que les branches s’introduisent dans le ciel. - Mais c’est plus difficile d’entrer dans le sol que dans le ciel. - Hé non! Si c’était vrai, les branches seraient droites. Et voyez comme elles sont tordues sur le pommier que voici! Elles doivent chercher leur chemin je vous dis. Elles poussent, le ciel résiste, elles changent de direction aussi souvent qu’il le faut. Elles ont bien du mal, vous savez. Peut-être plus de mal que les racines en bas. - Et qu’est-ce qui leur donne tant de mal, grand-père? - C’est le vent, le vent pourri. Le vent voudrait séparer le ciel de la terre. Il pousse sa langue entre les deux. Et, derrière lui, la mer attend pour tout recouvrir. Mais il y a les arbres qui tiennent bon de part et d’autre. Le soleil béni porte secours aux branches, tandis que la pluie réconforte les racines. Une sacrée bataille, mon fils. Cela n’arrête pas de se battre, en ce monde. - Et nous, alors! Qu’est-ce que nous devons faire? Avoir confiance dans les arbres contre le vent. »

A vous de trouver le titre du livre et le nom de l'auteur!

Saturday, October 07, 2006

Désordre extérieur

Il y a peu, j’ai parlé du désordre intérieur de Tom-Tom; je me suis trompée: l’intérieur de Tom-Tom est hyper bien rangé, c’est l’extérieur qui ne l’est pas.

Dans le dedans de Tom-Tom, c’est tout bien plié, tout bien repassé, chaque chaussette a sa chacune, les slips sont l’un sur l’autre dans une petite boîte à côté, les chemises sont toutes pendues dans le même sens côté penderie….

Seulement voilà, lorsqu’on ouvre l’armoire, mille vents s’y engouffrent et mettent tout sans dessus-dessous. Et ça, c’est inadmissible, lorsqu’on est un maniaque des slips repassés attendant sagement à côté des chaussettes.

Lorsqu’on dit qu’on part prendre le bus, le bus doit être là. Qu’il ne soit pas là lorsqu’on arrive à l’arrêt, c’est inacceptable. On a dit qu’on allait prendre le bus, donc le bus doit être là. En plus, maman est incapable de dire quand le bus arrive exactement. Mais que fait la police?

Quand on dit qu’on doit emmener Nana au solfège puis se rendre au toboggan, pas question de passer par le cordonnier en passant. Non, il fallait préciser avant. Y’a pas de place pour le cordonnier entre les chemises bien repassées sur leurs cintres et les pantalons bien pliés.

Avoir un intérieur bien ordonné peut être une qualité, voire une force lorsqu’on a un père qui ne tient pas la route - ce qui a sans doute aggravé le besoin de certitudes infaillibles de Tom-Tom. Mais même si je lui fais part dans le détail du déroulement de la journée en tentant d’omettre le moins de détails possibles, même si je lui signale à l’avance les incidents de parcours que nous pourrions rencontrer - bus à attendre plus ou moins longtemps, magasin encore fermé, il y a toujours les imprévus, inévitables….Que je ne peux passer ma vie à lui éviter, justement… Il faudra bien qu’il accepte d’avoir quelques pulls posés au mauvais endroit, des chaussettes en boule et des chemises dans le mauvais sens.

Thursday, October 05, 2006

L'honnêteté

Je sais, vous allez trouver ça mignon...

Tom-Tom a eu 4 ans cet été. Avant d'avoir 4 ans il avait 3 ans et ça a été rude pour lui. Parce que 3 ans c'était trop petit, même si on rajoutait 1/2. Il a fallu que je parle de 3 ans 3/4, "c'est plus grand que 3 ans 1/2". Oui mais 3 ans 3/4 ça allait bien un temps, mais après c'était encore trop petit!! Il trépignait d'impatience. Ca a empiré le jour où je lui ai dit qu'il aurait ses tickets de bus et train pour lui tout seul dès qu'il aurait passé le seuil fatidique.

C'est vous dire si ce jour était attendu! Et enfin le voilà! Une fois la formalité du soufflage des bougies accomplie, Tom-Tom a pu parader dans les transports en commun en compostant ses tickets à lui.

Les chauffeurs de bus m'ont avoué à mi-mot qu'il était inutile de lui faire composter un ticket... Les contrôleurs ne disent rien à cet âge... et je paye déjà pour Nana et moi...

Chouette pensais-je...
Ca va pas non, a pensé Tom-Tom.

Il ne va pas retourner dans la case des petits quand même!! Son ticket, il y a droit, il l'exige!
Gromph... Tant pis...

La semaine dernière, nous avions un train à prendre, et ce train était là, près à partir, mais en courant nous pouvions y arriver. Mais je n'avais pas le temps d'acheter le ticket de Tom-Tom.... Juste une station à faire.... Nana et moi sommes en règle.... Il a 4 ans et 1 mois, j'ai dans mes poches et dans mon sac des milliards de tickets compostés pour prouver au cas où que d'habitude je ne triche jamais monsieurlecontrôleur....
Allez vas-y Tom-Tom, regarde le train est là, passe sous les tourniquets...

Et soudain, une tornade s'abat dans la gare

Nan j'ai 4 ans je veux mon ticket je veux mon ticket maman j'ai 4 ans.

En hurlant pleurant et trépignant bien sûr. Tout dans la discretion quoi.

Du coup, je suis allée acheter un ticket pour lui, et on a loupé le train.

Et je suis toujours sûre que vous trouvez ça mignon...

Wednesday, October 04, 2006

Non..... Rien.....

Ce message aurait dû s’intituler mon hurlant, et par la même occasion, aurait traité d’un sujet qui emplit 90% de mon temps: mon hurlant, justement. Cette chose de 4 ans qui trouve toujours une raison de faire des crises de rage, du lever au coucher. Mon hurlant sur lequel se retournent les passants en me fusillant du regard et en s’apitoyant sur la pauvre malheureuse chose qui hurle et rampe à leurs pieds.

Mon hurlant….. Depuis le temps que je me dis qu’il faut que j’aborde le sujet ici…. Tout à l’heure, dans la rue, je songeais que c’était le jour où jamais, vu la scène que je supportais depuis 1 heure.

Et puis je l’ai vu. Il traîne en ville depuis quelques temps; il y a 2 ans, je suis allée lui parler avec une copine. Nous avons appris qu’il venait de l’est-je ne sais plus quel pays- que ses enfants habitent en France aussi mais ne veulent plus le voir. Sa maison, c’est la rue. Seule, je n’ose pas retourner le voir…Par timidité…C’est ridicule…. Et comme il ne fait pas la manche, je n’ose pas lui donner de l’argent non plus- peur qu‘il le prenne mal.
Nous sommes passés devant lui; nous avons rejoints ma sœur dans un snack où elle mangeait, un peu plus loin. Je suis ressortie aussi sec avec mon hurlant.

Lui, il s’était levé. Il a remonté la rue. S’est arrêté devant la porte du snack. A regardé le présentoir. S’apprêtait à continuer son chemin, lorsque je lui ai tendu un billet. Il l’a pris, sans hésiter (pourquoi ne l’ai-je pas fait avant?), m’a remerciée, et m’a dit « j’ai faim, vous savez, j’ai faim, c’est pour ça que j’ai regardé mais je ne pouvais rien acheter ».
Il s’est acheté quelque chose de chaud, puis est rentré dans une supérette un peu plus loin, en est ressorti, est allé plus loin, je ne sais pas où…. Je l’ai suivi du regard jusqu’à ce qu’il tourne le coin de la rue. Il marchait lentement, le dos courbé. Un homme qui a tout perdu, dont la vie tient dans un petit sac à dos. J’ignore ce qu’il a pu faire pour en arriver là, j’ignore pourquoi ses propres enfants lui ferment la porte au nez. Je sais juste qu’ aujourd’hui c’est un homme qui a faim et qui dort dans la rue. Seul, brisé.

Quelques minutes auparavant, j’aurais pleuré de rage à cause de mon hurlant. Là, j’avais les larmes aux yeux mais je n’arrivais pas à savoir pourquoi. J’avais mal à l’humain. Pour quelques minutes, mes problèmes avec mon hurlant m’ont paru si dérisoires.

Quelques minutes…. Après, mon hurlant a de nouveau rempli tout mon espace. Mais pendant quelques minutes, ça n’a plus eu d’importance.

Tuesday, October 03, 2006

Soyons sérieux....

J'ai beaucoup aimé vos réactions au billet précédent.
Ah! le mignon petit guichetier, nos sourires et un peu plus échangés... L'ensemble des possibles qui surgissent.... Les rêves, les fantasmes qui ne font jamais de mal.... Et la réalité, que je ne perds jamais de vue.....

Hier midi, une collègue s'est amusée: "oh, encore un sandwich!"... J'ai eu besoin de me justifier: peu le temps de faire les courses et de cuisiner. Et elle s'est exclamée "J'imagine, c'est déjà pas évident pour nous."
Ca m'a fait du bien, qu'on reconnaisse la difficulté de ma situation: 2 enfants que j'élève seule au quotidien, même plus un week-end pour souffler, un métier qui m'oblige à ramener du travail à la maison, des soirées à travailler....

Où pourrais-je caser un chéri là dedans? (je trouve déjà à peine le temps de cuisiner une tarte aux poireaux pour mon Tom-Tom)(trop affreux pour lui)

Ce soir, en voyant passer un jeune homme portant dans une main une baguette de pain, dans l'autre un bouquet de fleurs, j'ai songé que ce soir, une femme allait être heureuse.... Enfin, j'espère qu'elle l'est, sinon elle ne connait pas son bonheur et c'est dommage pour elle.

(Pas de déprime, pas d'amertume, juste un constat)

Et puis ça n'empêche pas de fantasmer!